Des bruits suspects

J'étais peut-être tout simplement parano. Mais j'avais entendu la directrice parler avec madame Chester, elle craignait que des ombres aient réussis à manipuler des enfants pendant l'été pour faire un sale coup à l'académie.

Et si j'attendais encore un peu ? Après tout je n'étais pas professeur, ce n'était pas de mon devoir de... C'était quoi ça ? Je m'approchais d'un mur et penchait la tête sur le côté. Ce n'était pas finit mais ce n'était pas moche du tout.

Je reniflais en fronçant les sourcils. L'odeur était forte, c'était récent. Rha j'avais perdu mon temps pour un tag ! J'étais stupide bien entendu que les élèves faisaient des bêtises... d'élèves !

Je me tournais d'un geste vif vers la sortie et poussais un petit cri en voyant quelque choser bouger. Oh, c'était le coupable c'était certain !

Je me précipitais vers lui, je voulais savoir qui avait autant de talent.

- Attends ! Ne bouge pas !

Le dieux du temps n'était pas avec moi, je n'avais vraiment pas de chance. Je m'étais donc retourné vers l'adolescente qui avait bien sûr découvert mon graffiti. Cela ne servait à rien de courir, elle pourrait m'identifier aussi facilement que si j'étais une grosse tâche sur un pull blanc. Mon look était unique, en même temps, un garçon portant ce genre de fringue était facilement remarquable. Je m'étais donc retourné, espérant de mon cœur qu'elle n'allait pas me dénoncer. Pas que les heures de retenues me faisaient peur, juste que je ne voulais pas perdre mon temps à faire des devoirs supplémentaires. J'avais donc opté pour essayer de plaider en ma faveur, de plus ce n'était pas bien méchant. J'étais militant pour la paix, étant tout à fait d'accord avec le dicton "faite l'amour pas la guerre".

<<- S'il te plait, me dénonce pas.....>>

Je pouvais aussi essayer de produire de fausses larmes, mais je n'avais pas envie de faire couler mon mascara. Oui, je suis un garçon qui se maquille et alors ? Il n'y avait aucune règle contre cela, puis même s'il y en avait eu, je l'aurais contourné.....

Je m'attendais à découvrir un garçon habituel de la caste du chaos, toujours dans les mauvais coups sans pour autant être réellement méchant. Mais quelque chose me disait que je me trompais cette fois ci.

Je préférai ne faire ni ne penser aucun commentaire sur sa tenue, il pouvait appartenir à la caste de l'esprit.

Je détestais les élèves prêt à tout pour faire perdre aux autres castes des points. Tout ca pour donner plus de chances à la leur. J'avais une camarade, dans ma classe, qui était exactement comme ça. Rien que pour cette raison, je ne le dénoncerait pas.

- Je vais tenir ma langue mais à une condition.

Je laissais planer un petit silence de suspense, puis je me mis à sourire.

- Tu pourrais le finir ? Je le trouve très joli. Et puis, autant que tu profites que quelqu'un monte la garde pour toi.

J'espérais qu'il allait accepter. J'étais littéralement accro à l'art, surtout au dessin, mais la peinture ca s'en rapprochait beaucoup.

J'avais tout de même été soulagé quand elle m'avait fait savoir que je n'allais pas être dénoncé. Je me demandais combien de temps j'allais pouvoir tenir avant de faire un tour dans la case retenue. L'année passée, je n'avais pas fait autant de démonstration de rébellion. Au fond de moi, je savais pourquoi j'avais tant envie de contredire les règlements. La crise de l'adolescence était pour moi bien différent, comme je n'avais aucune famille, je me contentais de la faire à l'académie...

Je m'étais mis à rigolé face à la demande pour le moins surprenante de la jeune fille.

<<- Je ne suis pas contre ! >>

Je lui avais déposé un baiser papillon au coin des lèvres, avant de retourner près du graffiti, déposant mon sac à terre, j'avais repris mes bombes de peinture. J'avais donc entrepris de finir mon oeuvre.

<<- Autant faire les présentations. Je suis Samendriel. Un pélican du caste du temps. Mes activités favorites sont : Mater les gars, la mode, le chant et la cuisine. Je suis pour aucun des deux parties dans la guerre, j'opte pour la paix. À ton tour ! >>

Je lui avais lancé un petit sourire charmant avant de reprendre mon dessin. Une part de moi espérait vraiment que le point sur mes préférences ne pose pas de problème, car au grand jamais je me cacherais dernière un masque...

Cela me faisait plaisir de le faire rire, il ne prenait pas mal ma demande. Certains artistes préféraient travailler seul.

Je reculais d'un pas après son baiser. Je ne savais pas si je devais m'offusquer ou sourire. Après tout je ne connaissais même pas son nom. Ah bah si, maintenant je le connaissais... et pas que. Et bien, il était plein d'énergie. Mais ce n'était pas plus mal, j'étais plutôt du genre pensive et silencieuse, j'aimais que les gens parlent car je n'étais pas douée pour maintenir une discussion.

Je m'assis par terre face à la porte tout en l'écoutant. D'ici je pouvais voir son oeuvre et les gens qui pouvait entrer dans la salle.

- Et bien je suis enchantée. Je suis Alana. Une souchet de la caste du Rêve.

Je marquais une pause. J'étais un peu plus âgée que lui. Mais il était si étrange, comme décalé dans ce monde dans lequel nous vivions. Cela pouvait être très interessant de faire sa connaissance. Je sortis des feuilles et un crayon de papier que je posais sur mes jambes en tailleur.

- Mater les gens ? Hum moi aussi je dois avouer, ce sont de bons modèles. Par contre il ne faut pas compter sur moi pour cuisiner quoi que ce soit. J'aime le dessin. Je suis un cursus supérieur pour devenir dessinatrice de couverture de livre. Donc comme tu dois t'en douter, j'aime lire aussi.

Je ne pus m'empêcher de désapprouver son dialogue sur la paix.

- Il faut éliminer nos ennemis avant de pouvoir être en paix. Les ombres sont le fléau de ce monde.

J'avais précisé les ombres. Car beaucoup de personnes faisaient l'amalgame entre les ombres et le chaos. Mais je savais que beaucoup d'autres castes les avaient rejoints. C'était peut-être le pire... ne pas savoir qui était qui. Ils portaient bien leur nom.

Tout en continuant mon dessin, je l'avais écouté attentivement. Décidément, peut-être que le dieu du hasard avait été de mon côté. Être pris en flagrant délit par une dessinatrice. Il n'y avait pas mieux pour ne pas être balancé aux professeurs. Je me demandais si elle avait compris que je ne m'intéressais pas aux filles, mais je ne voulais pas m'étendre plus sur le sujet.

Je n'avais toujours pas lâché mon sourire, même quand elle m'avait démenti à propos de la paix. C'était à la fois exacte et faux. Bien évidemment, il fallait comprendre le temps pour comprendre mon point de vue.

<<- Chaque personne à son propre point de vue et opinion. >>

J'avais pris la bombe de peinture blanche, pour former une main prenant le côté gauche du signe.

<<- Il y a une phrase qui dit : La lumière ne peut exister sans les ténèbres. S'il n'y avait pas les ténèbres, la lumière n'aurait jamais été créé. C'est pareil dans l'autre sens. Sans le mal, le bien ne verait pas le jour. Sans la vie, la mort ne serait pas là. Quoi que l'on fasse, il y aura toujours les deux parties, autant vivre ensemble que se faire la guerre inutilement.>>

Je m'étais reculé pour voir si la main était réussite. Trouvant que le résultat était convenant, j'avais posé la bombe pour l'échanger contre la noire. Je m'étais alors mis à dessiner la même main, mais de l'autre côté du signe.

<<- Malheureusement, je sais que c'est impossible. C'est dans la nature de l'homme de vouloir être le plus fort, d'écraser les autres ou de provoquer la mort. On ne peut rien y faire. Le Ying et le Yang resteront toujours inchangé. >>

J'avais enfin fini mon dessin, je reculais donc pour l'admirer, oui cela pouvait convenir. C'était un Peace and love, il y avait une fleur qui longeait les deux barres inférieures, à gauche, une main blanche tenait le signe et à droite c'était la noir. C'était pareil à chaque fois que je faisais une chose comme ceci, je n'étais pas satisfait. Il me manquait toujours un quelque chose, mais cette chose n'était pas a porter de main puisque jamais mes parents me diront qu'ils étaient fières de ce que je faisais...

Chassant les sentiments négatifs qui m'englobaient, je m'étais mis à sourire avant de me tourner vers Alana.

<<- Tu en penses quoi ?>>

J'avais commencé à griffonner sur mon papier tout en l'écoutant parler. Je n'avais rien répondu à sa première phrase parce que je n'étais absolument pas d'accord. Mais je ne voyais pas l’intérêt de commencer une dispute alors que nous venions de nous rencontrer.

Je ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'il s'expliqua. Je reposais mon cahier et l'observais en secouant la tête.

- Tu sais que si tu avais été du chaos tu ne m'aurait pas surprise. D'abord tu viens ici en cachette, faire ce que la directrice appellerait un "acte scandaleux de vandalisme". Puis tu me récites leur adage. Enfin presque. Chez eux c'est quelque chose comme "Il ne peut y avoir d'ordre dans chaos'.

J'avais de la famille dans cette caste, et étrangement, alors que le rêve était souvent calme et paisible, je m'en sentais proche.

- Et je comprends tout à fait mais... On est obligé de vouloir arrêter la guerre. Et ce n'est pas avec des discours que les Ombres cesseront d'exister. Les gens du chaos sont de véritables tempête de... bah de destruction mais à leur manière ils aident à instaurer l'ordre. Les ombres veulent juste tuer et régner.

Je me levais pour m'approcher du dessin. Hey mais c'était réussi ! Un peu trop idéaliste à mon goût mais vraiment beau.

- Tu as du talent. Beaucoup de talent. C'est dommage que tu ne puises pas signer, tu mérites à être connu.

<<- Je ne fais que réciter de la logique rien de plus. Le caste du Chaos n'est vraiment pas pour moi. Je n'aime pas les combats. >>

Je me retenais de soupirer face au chemin épineux que la discussion prenait. Cela ne servait à rien de se disputer pour un sujet aussi inutile, surtout qu'elle devait être aussi têtu que je puisse l'être dans certains moments.

Je m'étais mis à rougir légèrement face à ses compliments, tout le monde pouvait faire ce genre de choses, il suffisait juste de s'entraîner ou d'être.... Non rien.

<<- Je ne vois pas pourquoi signer ce genre de dessins, il va être effacé de toute façon. Mais merci pour le compliment. >>

Je l'avais prise dans mes bras pour lui faire un petit câlin des plus normal. Puis, je lui avais fait autre baiser papillon, avant de la regarder avec inquiétude.

<<- Au fait, cela ne te gêne pas que je te fasse des baisers comme cela ? Il n'y aucune attention bizarre derrière. Je ne peux pas retourner ma chemise pour toi, même si tu es très belle !>>

Je ne pouvais pas être plus précis pour la réconforter sur ce point-là. Complimenter les filles était aussi simple qu'un claquement de doigts, surtout que je ne mentais pas sur ce genre de choses.

<<- Et je ne ment pas, si j'étais Hétero, je te ferais plein de papouilles et je t'aurais enfermé dans une tour pour que personne ne puisse t'enlever à moi ! >>

Je lui avais fait un sourire séducteur pour lui prouver que je lui disais la vérité.

Hum, il n'avait pas tort, je n'aimais pas vraiment ça non plus. J'avais toujours refusé de mettre un pied à l’arène de combat de Valcam.

J'allais lui signaler que c'était la moindre des choses de le complimenter lorsqu'on a le plaisir de contempler un tel dessin lorsqu'il me pris dans ses bras. Je restais un peu tendue. Voilà ! Maintenant j'étais gênée. J'ouvris à nouveau la bouche pour parler quand il me prit de vitesse.

Je me retiens de soupirer de soulagement. J'avais presque envie de lui sauter dans les bras à mon tour.

- Oh c'est formidable... enfin je veux dire... j'ai eu peur que tu ne te fasses de fausses impressions si je te laissais faire ou de te vexer si je te repoussais. Désolée je ne suis pas très douée pour communiquer avec les gens. Mais non du coup cela ne me dérange pas.

Je m'autorisais même (comme si je contrôlais ce genre de choses ! ) à rougir à son compliment. Je n'étais pas vraiment adepte du maquillage et des tenues sophistiquée. Et en général les filles au naturel n'attirent pas vraiment les garçons. Du moins les garçons de mon âge.

- Et bien heureusement que tu ne l'es pas, j'aurais été triste de ne plus pouvoir sortir !

Je ramassais mon cahier et le rangeais dans mon sac que je mis sur mon épaule.

- Par contre, il ne faudrait peut-être pas rester sur les lieux du "crime" trop longtemps.

Je m'étais mis à sourire de plus belle en comprenant qu'elle acceptait le fait que je sois aussi démonstratif. Mais surtout que cela ne la gênait pas que je ne sois pas attiré par les filles.

<<- On se complète du coup ! Je suis très Extraverti, dans certain cas, je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas. >>

J'étais un peu jaloux du fait qu'elle ne soit pas aussi exubérante de moi, mais ce n'était qu'un sentiment passager. J'avais hoché la tête, avant de glisser mon sac sur mon épaule.

<<- C'est mieux en effet !>>

J'étais ensuite sorti de la grande salle, me demandant où est-ce que l'on pourrait aller. Malheureusement, avant que je puisse faire quoi que ce soit, plusieurs flashs m'étaient parvenus. Cela faisait partie du passé, j'en étais près à parier ma main sur se propo. C'était toujours incompréhensible.

J'avais fermé les yeux dans le but de ne pas avoir le vertige. Ces moments étaient chiant. Je ne savais pas si mes pouvoirs pouvaient avoir des sentiments. Si tel était le cas, ils devaient être en colère parce que je ne me concentrais pas à assez sur le passé.

Une fois que la douleur était partit, j'avais secoué la tête, avant de me tourner vers ma camarade.

<<- Tu veux aller où ?>>

Je ne pus m'empêcher de rire, cette rencontre me mettait de bonne humeur même si j'en ignorais la raison.

Je le suivis dans le hall et je regardais le va-et-vient de nos camarades. Je n'aimais pas lorsqu'il y avait trop de monde, je me tournais vers Samendriel en grimaçant lorsque je vis une expression étrange sur son visage. J'ouvris la bouche pour lui demander si tout allait bien mais je la refermais aussitôt. Tout le monde avait des problèmes, s'il voulait se confier je l'écouterai, mais je ne voulais pas jouer ma curieuse. Je détestais les gens qui se mêlent de tout.

- Dans un endroit calme. Au bord du lac ? A l'orée de la forêt ? Une salle de classe vide ? Je te laisse choisir.

<<- Vers le lac !>>

Je m'étais approché de ma camarade en lui souriant, je ne devais pas m'inquiéter plus que cela par rapport à mes pouvoirs qui en faisaient des siennes. Je comprenais qu'elle n'aimait pas le monde, cela m'arrivait des fois, surtout dans les foules où l'on ait piétiné pour un oui ou un non. Mais, étant de nature sociale, je n'avais jamais eu de difficulté à me frayer un chemin. Je lui avais donc pris la main, avant de l'entraîner à l'extérieur.

<<- Bouger bande de nouille ! On veut passer !>>

Cela m'amusait vraiment de hurler à tout va sur ses pauvres élèves qui se bousculaient. Comme convenu, certain avait sursauté pour s'écarter dans le but de nous laisser passer. Je m'étais mit à rigoler doucement.

- Excellente idée. Tu sais nager ?

En règle général je n'étais pas sportive. Même pas du tout. Mais de temps en temps nager me détendait.

Je culpabilisais un peu de la façon dont il nous frayait un chemin, mais au moins cela avait le mérite d'être efficace. Maintenant que je faisais partie des plus âgées, cela allait mieux mais lorsque j'étais plus jeune, je détestais me faire entraîner par la foule.

- Je devrais t'emmener avec moi lorsque je passe d'une salle de cours à une autre !

C'était l’inconvénient de n'avoir qu'une seule académie à Valcam : trop de monde. Mais au moins on connaissait toute la ville...

Savoir nager ? J'avais hocher la tête en signe affirmatif, même si je n'avais pas vraiment appris, disons que ma situation était particulière. Je m'étais mis à rigoler face à sa remarque.

<<- Si tu veux ! Cela me permettra d'être en retard en cours ! D'ailleurs, en parlant de cela, je suis censé y être...>>

Je m'étais mis à sourire d'une manière mystérieuse ainsi que fière. Ce n'était de toute façon pas du tout un cours très utile, enfin surtout pour quelqu'un comme moi !

<<- C'est juste du sport, c'est pas important !>>

Nous étions vite arrivés à l'extérieur, un petit coup d’œil m'avait rassuré sur le fait que nous n'allions pas croiser un professeur. J'avais traîné ma camarade dans un coin vers le lac, avec chance personne ne viendrait nous embêter.

<<- Par contre, je vais au cours d'après, c'est en rapport avec ma caste donc c'est utile.>>

J'écarquillais les yeux, ce n'était pas du tout sérieux de manquer des cours. Bon c'était du sport. Je n'aimais pas ça et j'étais d'ailleurs bien contente d'en être débarrassé à présent. Je ne pus m'empêcher de faire une petite leçon de morale made in Alana.

- Tu pourrais faire perdre des points à ta caste. Et puis cela peut être utile de connaitre deux trois trucs de sportif...

Bon je ne croyais pas non plus à ce que je venais de dire.

- Ouais non oublies. Et bien dans ce cas je te garde jusqu'à l'heure suivante. Personnellement je n'ai pas beaucoup de cours cette année. On doit surtout travailler sur nos heures de repos, mais je n'ai pas pris des leçons trop contraignantes.

En vérité j'avais un seul cours par jour, souvent le matin malheureusement et seulement deux jours où j'en avais deux. Mais quand je voyais la tonne de devoirs et de recherches à faire, cela suffisait amplement.

Je m'étais mis à rigoler doucement face à son explication du il-ne-faut-pas-manquer-des-cours. Je l'avais regardé avec un air faussement sérieux en hochant la tête, je ressemblais plus à un idiot qu'autre chose. Puis, j'avais levé le poing vers le ciel.

<<- Un livre pourrait nous en apprendre autant, de plus, c'est plus simple : faut tourner des pages !>>

D'un autre côté, le fait de faire perdre des points à ma caste n'était pas quelques choses que j'aimais particulièrement. Au fil des années, j'avais compris comment rattraper mes conneries, il suffisait juste de d'avoir de bonnes notes. J'y arrivais sans problème, même sans assisté à certain cour, il suffisait juste de savoir où chercher dans la bibliothèque, à la rigueur, j'en apprenais plus que nécessaire. De plus, l'orphelinat possédait des exemplaires de ceux présents dans l'académie, je passais donc le plus clair de mon temps enfermé entre quatre murs. Je préférais cela, que de voir défiler des couples sans venir me prendre.

J'avais chassé d'une claque fictive mes pensées qui s’égaraient, il m'avait fallu quelques secondes pour reprendre le fil de la conversation.

<<- Plus on monte dans les années, moins on nous apprend. Cela devient barbant ! >>

J'avais posé mon sac à terre et je m'étais approché de l'eau dans le but d'y apposer une main pour avoir une approximation de la température. Même si nous étions en septembre, le lac semblait de température normal, attirant les baignades. J'avais jeté un regard bourré de sous-entendu à ma camarade.

<<- Aller miss, on se met à poil et droit dans l'eau !>>

J'avais légèrement rigolé, avant d'enlever mes chaussures, je m'étais retourné vers Alana.

<<- Je rigole. On se met juste en.....sous-vêtement ?>>

J'étais septique, apprendre le sport dans un livre ne paraissait pas du tout adapté. Mais de toute façon, il se moquait du sport donc bon.

- Espérons que ce n'était pas un cours de natation et que tu ne vas pas croiser ton professeur.

J'avais commencé par attacher mes cheveux. Si je les gardais pas bien tirer, ils allaient boucler. C'était hors de question. Je n'étais pas une fille futile mais j'aimais rester convenable.

- On s'éparpille moins. On se spécialise. Ce n'est pas plus mal, certains cours de ma caste me laisse dubitative. Et en étude supérieures, on nous apprendre notre futur métier, ce n'est pas plus mal.

Je passais ma main dans l'eau et me mouillais ma nuque. Mouais, c'était convenable. Heureusement qu'il faisait encore bon. Soudain je sursautais à sa phrase. Comment ça nu ? Il allait pas se mettre nu devant moi ? Je n'étais pas du tout pudique, mais il y avait quand même quelques limites. Je ressentis un immense soulagea lorsqu'il se corrigea. Je me redressais et enlevais mon chemisier.

- C'est mieux. Hors de question que je mouille mes vêtements.

Puis je défis mes chaussures et ma jupe, je rangeais le tout dans mon sac à dos. Heureusement qu'en se début d'année il y avait encore de la place dedans. Je songeais que nous aurions du prendre des serviettes, bon bah tant pis, on allait pas faire demi tour maintenant.

Je l'avais regardé se déshabiller tranquillement, pensant que je faisais pervers d'un point de vue vu extérieur, je m'étais dépêché de faire pareil. Je n'aimais pas spécialement mon corps, mais je ne le détestais pas vraiment.

J'avais donc élevé mes chaussures, mes chaussettes et mon pantalon sans soucis. Arrivée à ma chemise, j'hésitais légèrement. Si je ne l'enlevais pas, elle trouverait cela bizarre. Il suffisait juste qu'elle ne regarderait pas mon dos parsemer marque. Je m'étais donc mis de face, de façon naturelle, par rapport à ma camarade.

Après avoir fini d'enlever mes vêtements encombrant, je m'étais dirigé à reculons vers le lac. Je m'étais mis à rigolé en faisant de grand signes à Alana.

<<- Prête pour que je te noie ?>>

Je n'avais rien remarqué de suspect dans le comportement du jeune homme. Je repérais une fille dans l'eau qui me regardait avec ses copines en me montrant du doigt. Sans doute des moqueries même si j'en ignorais la raison. Je me redressais fièrement et me tournais vers Samendriel.

- Tu aurais des soucis avec la directrice. Et puis... Tu ne réussiras pas !

Sans donner d'avertissement je courus vers lui et je le poussais dans l'eau tout en plongeant. Ahhhh, c'était pas si chaud que ça. Je m'immergeais complètement. C'était vraiment agréable. Je remontais à la surface pour reprendre mon souffle. Hey où était le petit pélican ?

- Sam ?

Je me demandais s'il accepterait que je diminue son nom. C'était plus pratique mais certaines personnes étaient pointilleuses sur leur nom.

Je n'avais même pas eu le temps de réagir que ma camarade m'avait poussé à l'eau. Par contre, un cri tout à fait pas virile était passé à travers mes lèvres. Bon, je n'avais rien de viril, mais j'essayais de ne pas trop m'emporter avec mes quelques manies.

L'eau n'était pas vraiment des plus chaudes, de ce fait un frisson m'avait parcouru l'échine. Après avoir immergé de l'eau, j'avais repéré Alana sans difficulté, je la voyais de dos et elle me cherchait, en témoignais le fait qu'elle m'appelait. Le diminutif "Sam" m'avait fait sourire. Je préférais être nommé ainsi qu'avec "Sammy" qui faisait enfantin. Celui qui m'appellerait comme cela, serait soit incendier sur place soit partagerait mon lit si c'était un gars bien évidemment.

Je m'étais approché doucement de ma camarade et j'avais sauté sur le dos de cette dernière.

<<- BOUH !>>

Je lui avait fait une grande bise sonore sur le front, enroulant gentiment mes bras autour de son coup.

- Ahhhhh !

Je ne l'avais pas entendu nager jusqu'à moi. C'est une sensation étrange de sentir soudainement quelqu'un qui vous saute sur le dos sans que l'on s'y attende. Je lui donnais une petite tape sur le bras.

- Tu m'as fait peur !

Je me mis à rire, cela allait mieux une fois la peur passée. Je pris le temps de reprendre mon souffle avant de reprendre la parole.

- Au fait je peux t'appeler Sam ?

Je m'étais mis à rigoler du fait que j'avais réussi à lui faire peur. C'était un peu comme une vengeance, car je n'avais pas eu dans l'optique de me mouiller le visage ainsi que les cheveux. Cela ne me dérangeait pas qu'ils bouclent, mais j'allais devoir passer par les toilettes pour les faire tenir et me remettre du maquillage.

Je l'avais contourné pour que cela soit moins bizarre, parce que mine de rien, je sentais que certaine personne nous observait.

<<- Tu peux m'appeler comme cela ! Il n'y a aucun problème.>>

Je m'étais approché de son oreille droite pour lui glisser une petite révélation.

<<- Tu m'as caché que tu étais une star, on nous regarde !>>

- Ah c'est super, ça te va très bien Sam.

Ce n'était pas que Samendriel ne lui allait pas, mais le nom était presque aussi étrange que son allure. J'avais toujours un peu peur d'écorcher son nom. Je jetais un coup d'oeil aux filles dont ils parlaient. Je les avais déjà remarquées avant de plonger. Je haussais les épaules.

- Lorsque j'étais jeune, elles m'ont joué un sale tour, depuis quand elles me voient, elles se moquent et rient. Mais tu vois la grande rousse ?

Je désignais une des filles avec les cheveux presque orange, fine et sèche elle avait un nez crochue et une vilaine acné.

- Quand la directrice a voulu la faire redoubler, son père a fait un scandale au présidium qui lui même à fait pression sur miss Grey. Du coup, elle a pu poursuivre ses études. Et la brunette, il parait que Mathew Robinson, l'a poussé dans le lac un jour où elle lui demandait pour la centième fois de l'accompagner au bal de fin d'année.

Par contre je ne parlais pas de la troisième fille. Elle était aussi belle que perfide. Elle était intelligente, puissante, et je l'avais vu depuis la rentrée main dans la main avec le garçon qui me faisait craquer depuis des années.

- Alors elles peuvent rire autant qu'elle veulent. Je n'échangerai pas ma place avec ces deux là pour rien au monde.