Écorchures !

Je sortais de l'infirmerie en tenant mon bras devant moi. J'étais tombée d'une façon totalement idiote. Je préférais ne pas raconter la façon dont je m'étais fait mal. Une douleur aigue s'était étendue dans tout mon bras mais l'infirmière m'avait donné une pommade sans trop y jeter un regard. "Juste des écorchures". Je me sentais insignifiante. Je savais bien que je m'étais fait mal quand même ! En plus ce n'était pas comme si elle était surchargée de travail, c'était la rentrée !

Je me demandais si je ne devais pas aller voir les professeurs de soin de la terre ou de l'eau. Mais il y avait de fortes chances qu'ils me renvoient ici. Je soupirais, il fallait que j'aille prendre mon repas avant les cours mais je ne savais pas comment j'allais me débrouiller avec mon plateau.

Quelqu'un m'avait dit qu'il avait vu ma petite soeur tomber dans les escaliers. Je m'étais inquiétée. Je me demandais ce qui avait pus se passer. Elle n'était pas spécialement maladroite habituellement. Je ne voulais pas alerter Leona si ce n'était pas grave.

Je me doutais qu'elle avait du descendre à l'infirmerie. Je l'attendais devant la porte. Je n'avais pas voulu entrer. Je ne voulais pas qu'elle me prenne pour une grande soeur invivable. Mais bon, j'avais tout de même le droit de m’inquiéter. Je voulais donner l'impression que je tombais sur elle sans le faire exprès.

Je venais à peine de m'asseoir sur le banc en face de la porte quand je la reconnus qui en sortait. Je me levais aussitôt et je n'eus pas besoin de feindre l'air inquiet sur mon visage.

- Shelia ? Que fais-tu ici ? Tu n'as rien ?

Je voulais remonter dans ma chambre sans croiser personne mais ma grande soeur m'attendait dans le couloir. Comment faisait-elle pour toujours tout savoir sur tout. Heureusement qu'elle n'était pas de la caste de l'esprit sinon j'aurais été certaine qu'elle aurait pu lire dans mes pensées.

Je lui souris et effaçais toute trace de douleur sur mon visage. Il était hors de question de la faire paniquer. Elle allait appeler maman, papa et Leona. C'était parfois fatiguant d'être la plus jeune des trois.

- J'ai accompagné une amie. Elle n'a rien. Je comptais remonter dans ma chambre. Tout va bien toi ?

J'espérais détourner la conversation de ma personne. Je pris un air inquiet et je la regarde des pieds à la tête. Je trouvais que j'imitais plutôt bien maman comme ça.

- Tu es malade ? Tu te rendais à l'infirmerie ?

- C'est elle qui est tombée dans les escaliers ou c'est toi ?

Je préférais poser ma question franchement en espérant que ma soeur n'allait pas me mentir. Je ne voyais aucun signe de présence d'une éventuelle amie et en plus, ma soeur n'était pas spécialement sociable. Je sentais qu'elle ne me disait pas tout.

Je fronçais les sourcils à sa question. Maintenant c'était évident, elle chercher à détourner la conversation. Si elle continuait j'allais devoir prévenir nos parents et elle allait m'en vouloir, je ne voulais pas arriver à cette extrémité.

- Je te cherchais, je ne suis pas malade ni blessée.

- C'est elle. Et comment sais-tu cela toi ?

Cela me plaisait de moins en moins. En un éclair j'allais me fâcher. Franchement j'étais suffisamment grande pour pouvoir m'occuper de moi même.

- Et bien tant mieux pour toi. On se voit plus tard ?

Je n'avais pas l'intention de continuer cette conversation.

- Une des amies m'a avertie que tu t'étais fait mal. C'est pour ça que je suis descendue. Donc elle s'est trompée ?

Elle n'avait pas l'air d'avoir mal. Au contraire. Elle râlait. Comme d'habitude. Signe encourageant ?

- Tu veux que je t'accompagne à ton aile ?

- Il faut croire. Mais tes amies me surveillent maintenant ? Comment ça se fait ?

Je lui fis un signe négatif de la tête.

- Je sais me débrouiller toute seule. Merci.

- Ne soie pas parano. Personne ne te surveille, ni moi ni mes amies.

Je ne voulais pas me disputer mais je trouvais que ma petite soeur exagérait. C'est vrai quoi, je m’inquiétais pour elle, c'était tout.

- Et bien fais comme tu veux.