Assis sur un banc

J'étais un peu perdue. Je pensais arriver dans la cours et j'étais au milieu de la forêt, non d'un parc. Je ne voulais pas être en retard pour mes cours, mais je ne connaissais personne ici. J'avais cherché ma soeur. Impossible de la retrouver.

J'avais envie de pleurer, si seulement je trouvais un seul visage amical. Je levais les yeux et parcourrais le visage des élèves présents. Certains étaient tellement grands ! Je n'oserai jamais leur adresser la parole.

Soudain je reconnus mon cousin. Je courrais vers lui.

- Astelar ?

Je n'avais pas entendu ma cousine arriver et j'avais presque sursauté. J'observais son visage. Elle avait l'air paniquée. Je lui fis un sourire rassurant. C'était son premier jour à l'académie, je devais être patient. Elle cherchait des similitudes avec sa vie passée et j'en faisais parti.

- Acelane, comment vas-tu moustique ?

J'étais aussi petit lorsque j'étais arrivé à l'académie ? Cet été encore la petite ne quittait pas sa maman, ma tante.

- Ca va pas du tout, je veux ma maman !

Les larmes me montaient aux yeux. Je me sentais abandonnée. Je voulais que maman vienne me chercher tout de suite. Pourquoi Cevrane avait le droit de rester avec elle et pas moi ?

- Tu es grande maintenant Acelane. Tata Darla a son travail, et tonton Tony aussi. Et puis regarde Regane, cela fait plusieurs années qu'elle est à l'académie. Maintenant c'est à ton tour. Et dans quelques années ca sera à celui de Cevrane.

Je lui tendis un mouchoir.

- C'est normal de se sentir perdu la première semaine. Mais ca va passer je te le promets.

- Ce n'est pas d'être à l'académie qui m'ennuie. C'est d'y être toute seule. J'aurais aimé que Regane puisse dormir avec moi.

Je pris le mouchoir et je séchais mes larmes.

- Merci. C'est gentil.

- Tu as rencontré les filles avec qui tu partages ta chambre ?

J'étais soulagée qu'elle ne pleure plus.

- Oui, elles s'appellent Cristin et Mae. Elles sont gentilles. Enfin je crois je ne les connais pas très bien.

C'est vrai que de les rencontrer m'avait quand même soulagée un peu.

- Tu sais elles doivent être aussi perdues que toi. C'est important de s'entraider à l'académie.

Dès qu'elle allait se faire des amies, cela allait aller bien mieux pour ma petite cousine.

- Je vais tâcher de m'en souvenir. Mais papa m'a demandé d'être prudent avec mes futures rencontres. Je ne comprends pas vraiment pourquoi.

Je rajoutais d'une petite voix.

- Maman n'était pas contente. Elle lui a dit que j'étais trop jeune pour "m'en faire".

- Qu'est ce qu'il t'a expliqué exactement ?

Je ne savais pas très bien ce que j'avais le droit de dire ou l'interdiction de révéler. Je me doutais que mes parents ne me disaient pas tout mais pourtant ils répondaient à chacune de mes questions. J'en avais beaucoup car je savais qu'un jour je succéderais à mon père. Et puis j'étais grand à présent. Mais Acelane n'aurait pas ce genre de responsabilité et elle n'avait que cinq ans. Je souris à la phrase de tante Darla. Oui c'est bien ce que je pensais, il ne fallait pas trop en dire à la petite.

- Que tout le monde ne serait pas forcément gentil avec moi. Que je devrais me méfier à qui je confie mes conseils. Tu sais pourquoi toi ? Comment tu sais que quelqu'un va être gentil ou méchant avec toi ?

Je me posais plein de questions. J'espérais qu'Astelar pourrait me répondre car s'il y avait quelqu'un en qui j'avais confiance c'était bien mon cousin. Un membre de ma famille ne pouvait pas me trahir j'en étais certaine.

- C'est une question de sentiments. Tu sais que tu appartiens à la fois aux plus grandes familles de Valcam ? Certaines personnes n'aiment pas nos parents.

C'était compliqué d'expliquer quelque chose comme cela à une enfant. Mais en même temps je me souvenais des paroles de mes parents lorsque j'étais plus jeune. J'étais l'un de ceux qui pouvait l'aide le mieux.

- Pourquoi ? Ils ont fait quelque chose de mal ?

Je n'aimais pas les gens méchants moi. C'était tout. Pourquoi pouvait-on ne pas aimer quelqu'un ?

- Non. Mais ils dirigent Valcam. Ils font de leur mieux mais certains pensent qu'ils réussiraient mieux que nos parents. C'est tout. Il faut juste être prudent, mais il ne faut pas trop s’inquiéter non plus.

J'essayais de répéter une phrase que mes parents m'avaient dite lors de ma première rentrée.

- Tu penses que c'est vrai ? Que certaines réussiraient mieux que nos parents ?

Je ne m'étais jamais posé la question mais après tout pourquoi pas ? Et cela permettrait à nos parents de se reposer.