Sur un banc

J'avais deux livres sous le bras et je ratraversais la cours. Je portais mon attention sur le pauvre enfant que l'on emmenait à l'infirmerie. Je ne pouvais pas retenir ma grimace. Le pauvre !

Je préférais ne pas regarder et mes yeux se portèrent sur ma cousine. Je m'approchais d'elle avec un grand sourire. J'adorais ma cousine. Nous avions presque le même âge.

- Dewa ! Ca va bien ?

- Oh Régane.

Je lui fis un sourire plein de soulagement. Enfin un visage connu ! Je lui fis une place sur le banc.

- Assis-toi. Oui ca va bien et toi ?

J'avais quand même de la famille ici. Mon frère et deux cousines. La petite Acelane était nouvelle ici, je n'avais pas à me plaindre. Elle était seule en plus vu qu'elle n'accompagnait pas sa soeur.

Je m'assis sur le banc à côté de ma cousine. Quelle était pâle ! Etait-elle malade ? Fatiguée ? Anxieuse ? La pauvre petite. Ce n'était pas sa première année ici pourtant. Mais elle était de ma famille et j'étais plus âgée. Si elle avait des soucis c'était à moi de les régler.

- Je vais très bien, j'avais hâte de reprendre les cours. Et toi ? Comment vas-tu ?

Je lui fis un sourire encourageant. J'avais envie de la faire parler pour voir ce qui la tracassait.

Cela faisait du bien de pouvoir parler à quelqu'un qui m'écouterait et ne se moquerait pas de moi. Régane était vraiment une super cousine.

- Je ne sais pas vraiment...

Je haussais les épaules. C'était difficile de trouver les mots justes pour exprimer ce que je ressentais.

- L'année dernière c'était chouette ici. Mais je crois que les autres chenilles n'ont pas été activée dans la même caste de moi. Je me sens très seule depuis hier.

- Oui, c'est un grand changement le passage de chenille à chrysalide.

Je lui pris la main d'un geste réconfortant.

- Dis toi tout ma chérie. Dans quelle caste as-tu été activé ?

- Dans celle du feu.

Je lui fis un petit sourire. Je n'étais pas dans la sienne, ni dans celle d'Astelar. J'étais complètement toute seule.

- J'ai eu mon emploi du temps, il y a plein de matière que je ne connais pas.

- Celle du feu ? C'est très bien ça. Oncle Mickaël doit être très heureux. Et tu sais qu'il pourra t'aider si tu as la moindre question ?

Je lui remis une méche de cheveux en place avec un sourire amical.

- Ce sont les matières de ta caste. Mais ne t'inquiète pas, la première année vous allez surtout voir de la théorie et peu de pratique.

- C'est vrai que papa était très content. Mais il me manque.

J'étais très spetique, je n'avais pas vraiment confiance dans mes capacités.

- Et si je met le feu dans une salle de classe ?

- Tu sais quoi ? j'ai une idée. Et si on écrivait une longue lettre à oncle Mickaël ?

Je me mis à sourire.

- Tu vas mettre beaucoup de temps avant de savoir faire ce genre de choses. Tu ne crains rien du tout.

- Tu crois que l'on peut ? C'est le premier jour et je ne sais pas si l'on va avoir le droit.

J'avais déjà mis le feu à plusieurs objets pendant l'été, mais ce n'était peut-être pas une bonne idée de le dire.

- Oui tu as raison, je me fais peut-être trop d'idée.

- Mais bien sûr que l'on peut. Et puis cela fera plaisir à Oncle Mickaël t'avoir de tes nouvelles. De toute façon, si ca te redonne le sourire c'est que c'est une bonne idée !

Je sentais bien qu'elle n'était pas convaincue. Je lui tendis la main en me levant.

- Viens, on va aller chercher une feuille et on ira à la volière ensuite. D'accord ?

- D'accord ! Merci Régane, ça me redonne déjà le moral.

Je pris sa main et me levais avec elle.

- C'est fait pour ça les cousines !

Je me dirigeais vers l'académie avec elle.

- Tu sais que Acelane fait sa première rentrée ?

Oh la pauvre, elle devait être encore plus perdue que moi. Et dire que j'accaparais sa grande soeur, ce n'était pas très gentil.

- Oh ! Tu devrais pas plutôt t'occuper d'elle ?

- Pour l'instant je m'occupe de toi mais après si tu veux on ira regarder comment elle va ?

Je n'avais pas pensé un seul instant à ma petite soeur. Je n'étais pas fière de moi du tout.

- Oh oui, ça serait vraiment super.

Je pourrais même l'aider. J'étais encore une chenille l'année dernière, je me souvenais de tout.

- Allez suis moi maintenant, on va aller écrire ta lettre à l'intérieur.

J'étais heureuse que Dewara retrouve le sourire. C'était important d'être heureuse pour bien apprendre.